(source : http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/amsudant/uruguay.htm)
Données générales :
Capitale: Montevideo
Population: 3,4 millions (2005)
Langue officielle: espagnol
Groupe majoritaire: espagnol (93,7 %)
Groupes minoritaires: portunon ou brazilero, italien, quelques rares langues amérindiennes
Système politique: république unitaire formée de 19 départements
Un peu de géographie :
L’Uruguay, ou République orientale de l'Uruguay (República Oriental del Uruguay), est un pays du sud-est de l'Amérique du Sud. Le pays est bordé par le Brésil au nord et au nord-est, par l'océan Atlantique à l'est et au sud, par le río de la Plata au sud, et par l'Argentine à l'ouest. La superficie de l'Uruguay représente 186 215 km², ce qui signifie que le pays est 2,9 fois plus petit que la France. En regard de ses deux voisins (Brésil et Argentine), l'Uruguay peut paraître un bien petit pays: Brésil: 8,5 millions de km² ; Argentine: 2,7 millions km². |
Le nom du pays, Uruguay, proviendrait de la langue charrua parlée par les Charrúas. D'après Félix de Azara (1746-1821), un ingénieur et naturaliste espagnol, ce nom désignerait un petit oiseau nommé «el urú» qui vit sur les rives du fleuve Uruguay (lequel signifie lui-même «rivière du pays de l'urú» (ou río del país del urú). Cependant, l'un des contemporains de Azara, affirme plutôt que le mot Uruguay est constitué de deux éléments : uruguá signifiant «escargot», et le ï signifiant «rivière», ce qui se traduirait alors par «rivière des escargots» (río de los caracoles). Par ailleurs, d'après le poète uruguayen Juan Zorrilla de San Martín (1855 -1931), il s'agirait plutôt de río de los pájaros pintados, c'est-à-dire le «fleuve des oiseaux peints».
L'Uruguay est divisé en 19 départements administratifs : Artigas, Canelones, Cerro Largo, Colonia, Durazno, Flores, Florida, Lavalleja, Maldonado, Paysandu, Rio Negro, Rivera, Rocha, Salto, San Jose, Soriano, Tacuarembo, Treinta y Tres. Chacun d’eux est dirigé par un administrateur nommé par le gouvernement central. Les principales villes du pays sont Montevideo (1,4 million d’habitants), la capitale, le port principal et le centre économique du pays, Salto (85 000 hab.), le centre commercial et Paysandú (80 000 hab.), le centre agroalimentaire.
Un peu d’histoire :
Avant l'arrivée des premiers Européens dans la région, le pays était occupé par plusieurs peuples amérindiens : les Charrúas, les Chanas, les Minuanes, les Bohanes, les Guenoas, les Yaros et les Guaranís. La plupart de ces peuples étaient fondamentalement des chasseurs ou des pêcheurs, mais les Chana pratiquaient une forme rudimentaire d’agriculture.
À la suite des voyages de Juan Días de Solís (1470-1516), qui débarqua le premier sur le sol uruguayen en 1516, puis de Fernand de Magellan (v. 1480-1521), ainsi que de quelques autres grands navigateurs, les Espagnols et les Portugais décidèrent de poursuivre l'exploration des terres découvertes par leurs illustres marins. Les tentatives de colonisation européenne furent longtemps découragées par les Charruas, les seuls habitants indigènes qui vivaient encore à l'arrivée des Européens. Malgré leur farouche résistance, les tribus indigènes qui occupaient le territoire de l'actuel Uruguay furent en partie décimées en raison des épidémies de variole communiquées par les Blancs, sauf quelques tribus charrua et chana. Il faut dire aussi que l’arrivée de l’homme blanc, avec ses troupeaux de vaches et de chevaux, ont profondément transformé le territoire uruguayen et, par le fait même, l'habitat, la démographie et les coutumes indigènes. Par la suite, la plupart des Charrúas seront massacrés par les Blancs, ce qui fut appelé le «massacre de Salsipuedes» du 11 avril 1831, mené par général Fructuoso Rivera, le premier président de l'Uruguay constitutionnellement élu (du 6 novembre 1830 au 24 octobre 1834). L'extermination devait être totale, mais il y eut des survivants qui furent amenés à Montevideo pour y servir d'esclaves. En 1833, on envoya quelques-uns des derniers Charrúas (une femme et trois hommes) à Paris afin qu'ils soient «étudiés». En réalité, ils furent placés dans une cage «afin d’être exhibés à la curiosité publique» sur les Champs Élysée lors d'une «exposition» inaugurée le 13 Juin 1833, mais aucun d'eux ne reviendra dans son pays. Le dernier membre charrua, l'Indienne Guyunusa, mourut à l'Hôtel-Dieu de Lyon le 22 juillet 1834.
Rappelons qu’en 1494 le pape Alexandre VI Borgia (1431-1503) avait contraint les Espagnols et les Portugais à signer le traité de Tordesillas qui traçait les limites territoriales entre l'Espagne et le Portugal: tout ce qui serait découvert à l'ouest du méridien devait appartenir à l’Espagne et à l'est (Brésil et Afrique), au Portugal. Ainsi, en Amérique, seul le Brésil devait revenir aux Portugais qui, en retour, pouvaient coloniser librement l'Afrique. Le problème avec l’Uruguay, c’est que la région se situait à la frontière de partage et pouvait être revendiquée autant par l’Espagne que par le Portugal.
La période coloniale
Contestant les prétentions espagnoles sur la région, les colons portugais établirent entre 1680 et 1683 plusieurs colonies en bordure du río de la Plata, notamment celle de Sacramento, afin de freiner l'expansion des Espagnols installés à Buenos Aires, juste de l'autre côté du río de la Plata.
Ils devinrent ainsi les maîtres du territoire formant l'actuel Uruguay, qui devient officiellement une colonie espagnole dépendante de la vice-royauté de Buenos Aires. Vers 1800, on comptait quelque 30 000 habitants en Uruguay, dont le tiers était constituée d’esclaves noirs.
En 1810 et en 1811, sous la conduite du général José Gervasio Artigas (1764-1850), des révolutionnaires uruguayens s'unirent aux patriotes de Buenos Aires (Argentine) en révolte contre l'Espagne. Les autorités espagnoles furent chassées de Montevideo en 1814, tandis qu’un gouvernement national fut constitué en 1815. José Gervasio Artigas devint un héros national pour l'Uruguay.
Mais les Portugais du Brésil profitèrent de la situation et envahirent l’Uruguay. La conquête portugaise s'acheva en 1821 avec l'annexion du pays qui devint la Provincía Císplatina. Évidemment, cette prise de possession ne fut guère appréciée par les Uruguayens. Des révoltes, qui ne connurent pas le succès escompté, éclatèrent en 1821 et 1823. Le 25 août 1825, la province Císplatina déclara son indépendance du Brésil, puis voulut rejoindre l'Argentine en formant une fédération régionale. Cette union entre l'Argentine et l'Uruguay permit de vaincre le Brésil après plus de trois années de guerre. En fin de compte, grâce aux pressions de la Grande-Bretagne sur le Brésil et l'Argentine, ces deux pays reconnurent l'indépendance de l'Uruguay en 1828.
Indépendance et guerre civile
En 1830, une république fut officiellement instaurée sous le nom de République orientale. Mais l’indépendance fut constamment remise en question par ses deux puissants voisins: l'Argentine et le Brésil. Les deux premiers présidents du nouvel État furent le général Fructuoso Rivera, fondateur du Parti libéral, les Colorados, et le général Manuel Oribe, chef du Parti conservateur, les Blancos (en raison de la couleur de leurs drapeaux respectifs). Une guerre civile opposant les deux partis éclata en 1839 et se prolongea jusqu'en 1851, avec l'intervention du dictateur argentin Rosas. La période (1839-1852) est connue aujourd'hui dans le rio de la Plata sous le nom de Guerra Grande (la «Grande Guerre»). Elle constitue la grande époque de l’émigration française en Uruguay. Suite à ce conflit interne, l'Uruguay, allié du Brésil et de l'Argentine, s'engagea dans la guerre contre le Paraguay à partir de 1865, et ce, jusqu'en 1870.
Au cours de cette période, l'Uruguay connut de nombreux conflits avec les pays voisins tandis que beaucoup d'immigrants, surtout des Européens, vinrent s'installer en Uruguay. La période de 1839 à 1852, connue dans le río de la Plata sous le nom de«Guerra Grande» (Grande Guerre) demeura un épisode important pour l’émigration française en Uruguay . En effet, les immigrants français à Montevideo ont constitué, jusqu’en 1843, un véritable «raz de marée». Les Britanniques y affluèrent vers le milieu du XIXe siècle, alors que des Noirs s'y installèrent à partir de 1888, soit lorsque l’esclavage fut aboli au Brésil. Au même moment, les Uruguayens décimèrent pratiquement tout ce qui restait d’Amérindiens dans le pays, alors que ces derniers avaient aidé les Métis à obtenir l'indépendance.
La première moitié du XXe siècle
Durant la présidence de José Batlle y Ordóñez (entre 1903 et 1915), un régime démocratique fut instauré et des réformes destinées à promouvoir le progrès économique et social du pays furent mises en place. Batlle y Ordóñez établit un régime démocratique collégial, inspiré de celui de la Suisse. L'Uruguay devint l’une des nations les plus progressistes d'Amérique du Sud: prospérité économique fondée sur l'exportation de la viande et de la laine, enseignement obligatoire et gratuit, liberté de presse, séparation de l'Église et de l'État, etc.
En 1917, une nouvelle constitution fut adoptée : elle divisait le pouvoir exécutif entre le président de la République et un Conseil national d'administration, dont trois membres appartenait à l'opposition. Après la mort de Batlle y Ordóñez et la crise de 1929, Gabriel Terra devint président à la suite d'un coup d'État. La Constitution uruguayenne fut modifiée, ce qui permit d'élargir les pouvoirs du président et de supprimer le Conseil national. Alors que le pays commençait à s’industrialiser, arrivèrent des Italiens, des Basques francophones, des Allemands et des Irlandais. Le pays passa d’un million d’habitants (1908) à 1,9 million en 1930.
La crise mondiale de 1930 amena au pouvoir Gabriel Terra qui suspendit la Constitution et revint au régime présidentiel. En 1951, la collégialité gouvernementale (Exécutif collégial) fut rétablie et la fonction de président de la République fut abolie.
La seconde moitié du XXe siècle
En 1958, après pratiquement un siècle de gouvernement colorado, le Parti blanco remporta les élections. Le nouveau gouvernement engagea des réformes économiques, mais il dut faire face à l'agitation populaire et à des problèmes sociaux liés à la crise économique qui secoua l'Uruguay. Les Blancos demeurèrent au pouvoir jusqu'en 1966. Les deux partis se mirent d'accord pour proposer une réforme visant à rétablir le système présidentiel. La nouvelle Constitution entra en vigueur en février 1967. Le Colorado Jorge Pacheco Areco devint président et suspendit les libertés individuelles, ce qui favorisa une situation économique critique et entraîna une guérilla urbaine. Le Mouvement de libération nationale, plus connu sous le nom de Tupamaros, intensifia ses offensives en vue de renverser le gouvernement. Les Tupamoros s'engagèrent dans une série d'assassinats et d'enlèvement politiques. Il y eut d'autres groupe à poursuivre la guérilla, tels Escadrons de la mort (Escuadrón de la muerte) et la Jeunesse uruguayenne de Pie (Juventud Uruguaya de Pie
Les militaires prirent progressivement le pouvoir et s'en emparèrent définitivement, le 27 juin 1973. Après la dissolution du Parlement par Bordaberry et son remplacement par un Conseil d'État composé de 25 membres et dominé par les militaires, la Confédération nationale des travailleurs (CNT) déclencha une grève générale. Le dictateur Bordaberry fut destitué en juin 1976. Les militaires rédigèrent une nouvelle constitution, mais les citoyens la rejetèrent lors du referendum organisé en novembre 1980. Aparicio Méndez fut alors élu à la présidence dont les premières décisions s'orientèrent vers un renforcement du pouvoir, ce qui déclencha des emprisonnements arbitraires, des disparitions de militants de gauche, des violations des droits de l'homme, etc.
Le 1er septembre 1981, le général Gregorio Álvarez s'installa à la présidence de la République dans un contexte difficile. En 1984, les militaires négocièrent avec les représentants des partis les conditions de leur retrait de la scène politique. Le président Julio María Sanguinetti, membre du Parti colorado, rétablit la démocratie en 1985 au prix d’une loi d'amnistie (adoptée en décembre 1986) couvrant les militaires responsables de violations des droits de l'homme (entre 1973 et 1985), puis confirmée par référendum en avril 1989. Son successeur, Luis Alberto Lacalle, du Parti national (ou Parti Blanco) devint président. Il fit adhérer en 1991 l’Uruguay au Mercosur (Mercado Común del Sur : «Marché commun du Sud»), considéré comme la seule voie du salut économique.
Les élections de 1994 virent à nouveau la victoire de Julio María Sanguinetti, du Parti colorado, qui se lança dans une réforme de l'État et rendit le pays compétitif, notamment face à ses partenaires du Mercosur. Le président Sanguinetti commença une série de réformes structurelles, dont une révision de la Constitution. Celle-ci entra en vigueur le 14 janvier 1997. Après le seconde mandat de Sanguinetti, Jorge Batlle devint président de l'Uruguay, le 1er mars 2000, pour un mandat de cinq ans. Le 31 octobre 2004, Tabaré Vázquez (Parti progressiste-Front élargi-Nouvelle Majorité) devient le 33e président constitutionnellement élu dès le premier tour avec 50,45 % des suffrages. C'était la première fois depuis 174 ans qu'un président élu n'appartenait ni au Parti colorado, ni au Parti national.
1 commentaire:
muy bien muy bien ce petit cours d'histoire, on a bien fait de te payer des études
bisous
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